Année 2023 en revue: le marché des actions
Après l’exécrable année 2022, en 2023, les bourses se sont redressées avec brio. Le S&P500 est dans le vert à 21%, tandis que les grandes valeurs technologiques ont fait gagner 39% au Nasdaq. Mais si nous excluons les Magnificent 7 et le rallye de fin d’année que nous connaissons actuellement, le tableau n’est pas tout rose.
Une année à 50%
Tout au long de l’année, le fil rouge aura été l’inquiétude relative au taux d’inflation et aux taux d’intérêt. Ajoutons à cela une crise bancaire régionale aux États-Unis qui a fait tomber Silvergate Bank, Silicon Valley Bank, Signature Bank et First Republic Bank, une brève panique en Europe qui a entraîné la chute de Credit Suisse et des tensions géopolitiques croissantes dans le monde entier… et nous pourrions nous étonner que les entreprises aient réalisé le moindre bénéfice.
L’économie américaine est restée merveilleusement résiliente, tandis que les bénéfices des entreprises dans le monde entier ont été soutenus par des mesures de contrôle des coûts, le pouvoir de fixation des prix et le traitement des carnets de commandes pleins à craquer. Cerise sur le gâteau américain, le lancement de ChatGPT a permis aux actions technologiques de reprendre du poil de la bête. Les Magnificent 7 ont retrouvé leurs lauriers: Apple, Amazon, Alphabet, Nvidia, Meta Platforms, Microsoft et Tesla ont progressé de 50% à 230%, dépassant de loin le rendement du S&P 500 en 2023.
Mais 2023 a surtout été une ‘année à 50%’ pour les grands indices boursiers internationaux. C’est la différence de rendement entre le grand gagnant, le Nasdaq, et l’indice chinois CSI 300 (-13%). Le BEL20 dégage à grand-peine un bénéfice de 1%, contre 17% pour le CAC40 et 14% pour l’AEX. Tout au long de 2023, les petites et moyennes entreprises ont été à la traîne. Elles ne commencent à se reprendre que depuis peu. C’est d’ailleurs là que se situe le problème de la Belgique.
Les stratégies défensives n’ont pas payé
En Europe, les secteurs du commerce de détail (+33%), de la technologie (+32%) et de la construction et des matériaux (+27%) ont dominé le classement, tandis que les matières premières (-11%) et l’alimentation et les boissons (-7%) ont perdu du terrain. Le secteur pétrolier et gazier (+1%) flirte avec le zéro. Aux États-Unis, les valeurs technologiques ont dominé (+55%), suivies par le secteur de la consommation discrétionnaire (+37%).
C’était donc une année faste pour les titres de croissance et de valeur, avec une vigueur remarquable du segment cyclique et industriel. Tous les autres secteurs ont sous-performé l’indice. Les valeurs défensives, comme les services aux collectivités (-10%) et l’énergie (-8%), décrochent même la lanterne rouge, les investisseurs leur préférant les obligations aux taux plus élevés. Les bénéfices des entreprises ont été un thème constant en 2023. Côté européen, ils ont diminué de 2% en base annuelle, tandis qu’outre-Atlantique (hors Big Tech), ils ont augmenté de 1,5%. Les analystes s’attendent à une croissance respective de 5% et 10% en 2024.
Vive le rallye de fin d’année
Niveau timing, 2023 a été une année tout sauf linéaire: outre le mois presque traditionnel de janvier, la majeure partie des bénéfices ont été réalisés en novembre et en décembre. En revanche, en août, septembre et octobre, le S&P500, le Stoxx600 et le BEL20 ont enregistré des pertes mensuelles de 2% à 5%. C’est évidemment dû à la spéculation quant au timing d’un premier abaissement des taux de la Fed ou de la BCE.