La croissance belge confirme la reprise économique
La Belgique fait partie des pays à ouvrir la voie dans la zone euro. En pleine saison de publication des résultats des entreprises, globalement positifs, plusieurs économies – parmi lesquelles les États-Unis, la zone euro, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Belgique – publient leurs premières estimations provisoires du PIB pour le deuxième trimestre de 2021. Les chiffres des économies européennes font l'objet d'une attention toute particulière. Les données objectives confirment-elles que la reprise économique s'est également enclenchée en Europe, après la récession à double creux de cet hiver ? Au milieu de toutes ces publications, la Belgique joue probablement un rôle qui n'est pas proportionnel à sa taille. Dans le passé, l’économie belge a souvent été considérée "comme le canari dans la mine de charbon" pour l'économie européenne. En tant que petite économie ouverte, la croissance belge dépend en effet fortement de la demande externe en Europe et constitue donc aussi un bon indicateur de la dynamique économique à l'échelle européenne. Reste à savoir si c’est également le cas en cette période de coronavirus.
L’estimation "flash" du PIB belge confirme l’émergence d'une reprise économique. Avec une croissance trimestrielle pour le deuxième trimestre 2021 estimée provisoirement à 1,4 %, la Belgique dépasse les attentes. La reprise économique semble donc désormais bien amorcée. À titre de comparaison, la croissance trimestrielle (moyenne) durant l'année "normale" 2019 avait tourné autour de 0,4 %. Les chiffres de croissance exceptionnels pour 2021 - 1 % au premier trimestre et 1,4 % aujourd'hui - laissent supposer une croissance particulièrement vigoureuse pour cette année (voir graphique 1). Ces chiffres doivent cependant être quelque peu nuancés. Cette forte croissance fait en effet suite à une contraction historique du PIB en 2020. Malgré la croissance élevée de ces deux derniers trimestres, l’économie belge a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir renouer avec le niveau de PIB d’avant la crise : pour l’instant, ce dernier est encore environ 2,5 % inférieur à son niveau du quatrième trimestre de 2019.
Et ce n'est pas tout. Outre ces chiffres de croissance exceptionnellement robustes, les indicateurs avancés pointent également une poursuite de la reprise. La confiance des entrepreneurs se stabilise à des valeurs historiquement élevées et la confiance des consommateurs progresse à grands pas et dépasse largement sa moyenne à long terme (voir le graphique).Les entrepreneurs demeurent très optimistes quant à l’accélération de la demande du marché et s’attendent à une poursuite de la croissance de l’emploi, tandis que les consommateurs restent aussi très positifs à propos de l'évolution de l’économie et du chômage. Tous les voyants sont donc manifestement au vert en ce qui concerne la reprise économique, à moins que le variant Delta ne vienne jouer les trouble-fête.
Par ailleurs, le "canari" belge joue visiblement encore bien son rôle. La reprise économique se poursuit également en Europe. Du moins si l'on se fie aux indicateurs du sentiment économique (ESI) publiés par la Commission européenne hier. Les ESI ont en effet atteint de nouveaux sommets historiques et indiquent une forte croissance dans la plupart des pays. Cela est peut-être de bon augure pour les estimations "flash" des pays européens qui seront publiées aujourd’hui et dans les prochains jours.