L’ERMG arrête
Dans son communiqué de juillet, l’Economic Risk Management Group (ERMG) a également annoncé qu’il mettait fin à ses enquêtes sur l’état de l’économie belge. Peu après le début de la crise du coronavirus, les enquêtes de l’ERMG sont rapidement devenues la référence pour tous ceux qui voulaient suivre de près l’impact de la pandémie sur notre économie nationale. Avec la collaboration d’institutions partenaires importantes (FEB, BECI, Boerenbond, SNI, UCM, UNISOC, UNIZO, UWE, VOKA), le groupe a régulièrement mené des enquêtes visant à cartographier la situation économique. Malgré la situation précaire, des milliers d’indépendants et d’entreprises y ont participé, ce qui a assuré la représentativité des données. Le résultat: un baromètre très étendu, objectif et qualitatif de l’économie belge, qui a été d’un soutien précieux pour la mise en œuvre et l’ajustement de la politique économique.
Motif de la fin des enquêtes (d’après le communiqué de la BNB): “La situation économique revenant peu à peu à la normale, il a été décidé d’interrompre cette enquête à forte intensité de main-d’œuvre.” Bien qu’une “rétrospective” soit encore prévue à l’automne, cet arrêt des enquêtes de l’ERMG semble également être un signe de normalisation progressive (attendue) et de réouverture de l’économie.
Il est frappant de constater qu’il est mis fin aux enquêtes avant le démantèlement de la politique de soutien budgétaire, aujourd’hui encore un filet de sécurité économique. Sans ces enquêtes régulières de l’ERMG, l’impact éventuel de la réduction progressive de ces mesures fera l’objet d’un suivi moins
méticuleux et ce, alors qu’il subsiste des incertitudes quant à l’issue de la crise. L’on peut noter que dans cette dernière enquête de l’ERMG, plus de 3% des entreprises estiment toujours qu’il est très probable qu’elles fassent faillite dans les six mois à venir (voir figure 1). De plus, les chiffres les plus récents en la matière montrent que la tendance à la baisse observée depuis la crise s’est inversée: pour la première fois, le nombre de faillites augmente à nouveau – même s’il est à un niveau historiquement bas. Une tendance qu’il convient certainement de suivre de près.
Cependant, la dernière enquête ERMG apporte aussi des nouvelles positives. Plusieurs indicateurs montrent que l’impact du coronavirus sur notre économie nationale suit une tendance baissière. La perte de chiffre d’affaires rapportée dans l’économie belge a notamment atteint son niveau le plus bas depuis le début de la crise (8%). L’amélioration du chiffre d’affaires au mois de juin s’est en outre manifestée dans tous les secteurs, et en particulier dans les secteurs qui avaient été les plus touchés, comme l’horeca, les agences de voyages et l’aviation. Sur le marché de l’emploi aussi, les perspectives se sont nettement améliorées: il ressort de l’enquête de l’ERMG que les entreprises s’attendent à 46 000 emplois supplémentaires, bien que toutes ces intentions de recrutement ne se réaliseront pas en raison des goulets d’étranglement structurels pour certaines catégories d’emploi.
Somme toute, la dernière enquête de l’ERMG présente donc un bilan optimiste et la perspective d’une normalisation progressive. Par rapport à la première enquête réalisée il y a plus d’un an, le 3 avril 2020, c’est le jour et la nuit. L’ERMG conclut ainsi ses enquêtes sur une note positive.