Début d'année en mode mineur

Les marchés

Les marchés ont démarré 2021 en mode mineur. L'année ne semblait pourtant pas partie sur de mauvaises bases. Pas de réel bouleversement, mais plutôt une poursuite des deux principales tendances ayant marqué la majeure partie de 2020: la hausse des bourses et la dépréciation du dollar américain. Les marchés d'actions européens ont ainsi démarré sur les chapeaux de roues, avec des gains journaliers de 1,5%. Le rebond de la devise américaine au cours des dernières heures de 2020 n'a une nouvelle fois pas été concluant. Hier, le cours EUR/USD a flirté avec le cap de 1,23, son niveau le plus élevé depuis 2018. Le dollar pondéré des échanges commerciaux a poursuivi sa descente et est passé sous la barre des 90. Un revirement du sentiment a été observé sur les marchés américains et Wall Street a connu une baisse d'un pour cent et demi. Il faut remonter à 2016 pour retrouver un aussi mauvais démarrage. Les actions européennes ont quant à elles cédé la majeure partie de leurs gains journaliers. Le repositionnement "risk-off" a aidé le dollar à se redresser.

Loin de nous l'idée de tirer des conclusions trop hâtives. Néanmoins, la prise de bénéfices limitée d'hier n'est pas si illogique dans le contexte actuel. Les bourses ont récemment atteint des sommets. Surtout aux États-Unis, où de nouveaux records tombent presque tous les jours. En outre, nous sommes à la veille de la saison de publication des résultats du quatrième trimestre. Qui sera en mesure de présenter des chiffres en accord avec des valorisations parfois élevées? À plus court terme, le deuxième tour des élections sénatoriales dans l'État de Géorgie a sans doute également pesé dans la balance. Les deux sièges qui sont en jeu pourraient très bien faire pencher la balance en faveur des Démocrates au Sénat. En cas de vague bleue, le futur président Biden aurait alors les coudées franches pour mener sa politique.

Cette vague bleue est aujourd'hui annoncée par la plupart des derniers sondages. Ajoutons tout de même que ces mêmes sondages avaient aussi annoncé l'année dernière une victoire écrasante des démocrates, qui n'a finalement pas eu lieu. Certains médias financiers ont indiqué que la possible victoire de la "Team Blue" est à la base du mouvement "risk-off" d'hier. Avec les démocrates au pouvoir, il faudra visiblement s'attendre à plus d'impôts et plus de réglementations. L'explication nous paraît un peu trop simple. Le ton n'était-il pas tout à fait différent en novembre?

Quoi qu'il en soit, nous attendons avec impatience la réaction du marché. Celle-ci nous en dira plus sur le sentiment de fond que sur la politique attendue sous Biden, avec un Congrès divisé ou non. En cas de nouvelles prises de bénéfices à court terme, le climat général pourrait rester à la prudence, surtout si le début des publications des données (américaines) (avec, comme point d'orgue, le rapport sur le marché de l'emploi vendredi) confirme le coup de mou de l'économie dû au coronavirus. Une légère correction sur les marchés d'actions pourrait alors s'accompagner d'une demande accrue pour les obligations d'État américaines et allemandes, considérées comme des valeurs refuges. Et qui sait, le dollar pourrait peut-être même aussi reprendre un peu de couleurs. De manière plus large, nous continuons de penser que 2021 sera l'année de la reprise économique et de la reflation, avec, dans les rôles principaux, une hausse des taux à long terme, un dollar toujours (plus) faible et l'espoir d'une victoire dans la lutte contre le coronavirus.

L'EUR/USD poursuit provisoirement sa progression en ce début d'année.

Bron: Bloomberg

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