Trump provoque des mouvements sur les marchés financiers
Même si elles sont devenues rares, il existe encore des certitudes. Ainsi, pendant la trêve estivale (qui touche tout doucement à sa fin), on peut toujours compter sur le président américain, Donald Trump, pour mettre du piment à des séances généralement plutôt fades. Et un de ses sujets favoris reste le conflit commercial avec la Chine. Celui-ci a de nouveau provoqué pas mal de remous sur les marchés financiers ces derniers jours.
Petit tour d'horizon: le 2 août, Trump a pris tout le monde par surprise en annonçant la mise en place de nouveaux droits de douane sur les 300 milliards de dollars d'importations chinoises restants. Au milieu du mois, il s'est néanmoins déclaré disposé à reporter une partie de ces taxes en décembre, dans l'attente d'une reprise des discussions commerciales. Cela n'a cependant pas empêché la Chine de concocter des mesures de rétorsion, qui ont été rendues publiques vendredi dernier. Furieux, Trump a envoyé une nouvelle salve de tweets dans lesquels il menaçait de relever les droits de douane existants et à venir de 5 points de pourcentage. Il a également encouragé les entreprises américaines à chercher une alternative à la Chine.
Le port français de Biarritz, pittoresque ville hôte du sommet du G7, a néanmoins eu un effet apaisant sur l'humeur du président. Non seulement il n'a pas exclu la possibilité d'une rencontre avec l'Iran - peut-être le résultat le plus marquant de ce week-end -, mais il a également adouci son discours vis-à-vis de la Chine. Trump a ainsi loué l'appel au dialogue lancé par le vice-président chinois Liu He hier. En outre, la Chine aurait, selon le président américain, fait part de sa volonté de revenir à la table des négociations.
Une version des faits qui ne correspond pas tout à fait à celle des Chinois. Mais les marchés ont tout de même réagi positivement. Ainsi, les bourses se sont redressées hier (>1%) après la chute des cours enregistrée à la fin de la semaine passée (jusqu'à -3% aux États-Unis). Les taux américains sont repartis dans l'autre sens et sont parvenus à effacer leurs pertes journalières de 10pb. Le billet vert en a profité: le dollar pondéré des échanges commerciaux s'est installé autour de 98, le cours EUR/USD a pris la direction de la zone de support de 1,11 et la paire USD/JPY (un important indicateur de risque) s'est redressé (104,5-106).
Les mouvements observés hier peuvent néanmoins difficilement être qualifiés d'euphoriques. Le marché s'est, depuis le temps, habitué aux sautes d'humeur du président américain. En tant qu'investisseur, mieux vaut ne pas accorder trop d'importance au tweet du jour. Mais, pendant ce temps, l'essoufflement de l'économie (mondiale) nourrit les inquiétudes. Le chiffre final de croissance du PIB allemand pour le deuxième trimestre vient à l'instant de confirmer une contraction de l'économie (-0,1% en glissement trimestriel). Ce sont surtout les composantes sous-jacentes qui préoccupent: la consommation privée est décevante (0,1% en glissement trimestriel) et les investissements des entreprises ont même reculé d'un cran (-0,1% en glissement trimestriel). Même les États-Unis se semblent désormais plus à l'abri du ralentissement de croissance global. Le pays parvient toujours à présenter de solides chiffres de croissance grâce à la bonne tenue de la consommation intérieure, mais combien de temps Joe Sixpack va-t-il encore dépenser de la sorte? Nous en saurons déjà un peu plus cet après-midi avec la publication de l'indicateur de confiance des consommateurs du Conference Board.