Peu performante, la Belgique? Tout dépend du point de vue!

Selon les premières estimations provisoires de l'Institut des Comptes Nationaux, l'économie belge a réalisé au troisième trimestre de 2018 une croissance de 0,4% par rapport au trimestre précédent. C'est un peu plus que prévu et il s'agit aussi d'une légère accélération en comparaison de la croissance de 0,3% relevée au deuxième trimestre. La croissance du deuxième trimestre a toutefois été revue à la baisse car l'estimation précédente était de 0,4%. Le premier trimestre s'était lui aussi déjà soldé par une croissance de 0,3%.

La croissance du troisième trimestre a beau faire d'une certaine manière l'effet d'une bonne surprise, elle n'en est pas moins relativement faible. Même si l'économie belge progresse à nouveau de 0,4% au dernier trimestre, la croissance pour la totalité de 2018 ne représentera que 1,5%, ce qui constitue un ralentissement par rapport à la croissance de 1,7% observée en 2017. Le scénario de KBC table pour 2019 sur un nouveau recul de la croissance réelle, cette fois à 1,4%.

La croissance belge rapportée pour le troisième trimestre était également une surprise par rapport à celle de la zone euro. Cette dernière s'élevait à 0,2%, la moitié à peine de celle du deuxième trimestre. Outre la Belgique, la France (+0,4%) et l'Italie (0%) sont les seuls pays de la zone euro à avoir déjà publié des chiffres pour le troisième trimestre. La croissance au point mort de l'Italie a donc clairement freiné l'évolution du taux pour l'UEM.

Comparaison des taux de croissance dans une perspective plus large

Depuis que la reprise économique s'est amorcée début 2013, l'économie belge s'est montrée nettement moins performante que la zone euro dans sa totalité. Depuis le premier trimestre de 2013, la croissance cumulée du PIB a atteint 8,8% en Belgique, contre 10,9% pour la zone euro. Parmi nos pays voisins, tant l'Allemagne (+11,5%) que les Pays-Bas (+12,0%) nous dépasse de loin. La France signe toutefois une prestation plus médiocre encore (+7,6%).

Toutefois, si l'on envisage la croissance économique dans une perspective plus large, la Belgique n'est pas si mal lotie. L'économie belge a en effet été moins affectée par la Grande Récession de la fin 2008-début 2009 et par celle de moindre envergure qui lui a succédé lors de la crise de la dette de l'UEM en 2012, de sorte qu'elle n'a pas dû revenir d'aussi loin (voir graphique). Cumulée depuis le premier trimestre de 2008, la croissance du PIB belge représentait près de 10%. C'est à peu près autant qu'aux Pays-Bas, moins qu'en Allemagne (près de 13%), mais plus qu'en France (plus de 8%) et dans la zone euro (presque 7%).

La situation de la Belgique est même encore plus enviable si l'on considère la croissance du PIB depuis l'introduction de l'euro en 1999. Durant la période 1999-2017, la croissance moyenne s'élevait pour la Belgique à 1,66% par an. C'est autant que les Pays-Bas (1,68%), mais plus que l'Allemagne (1,45%), la France (1,50%) et la zone euro dans son ensemble (1,43%).

Quoi qu'il en soit, en dépit de cette prestation plutôt honorable de la Belgique dans une perspective plus large, il reste du pain sur la planche. La croissance potentielle sous-jacente de l'économie belge (actuellement estimée à 1,3%) est en effet trop faible. Il faudra donc poursuivre les réformes initiées pour booster le potentiel de croissance.
 

Figure

Source: Eurostat; NBB

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

La Banque d’Angleterre n’est pas non plus la Fed

La Banque d’Angleterre n’est pas non plus la Fed

La Fed dans le noir

La Fed dans le noir

La banque centrale hongroise prêche la stabilité

La banque centrale hongroise prêche la stabilité

Nouveaux planchers pour les taux chinois

Nouveaux planchers pour les taux chinois