Perspectives Économiques Août 2018
À la une
- Alors que les États-Unis ont enregistré une croissance étonnamment forte au deuxième trimestre, la zone euro s'est contentée de rééditer la performance du premier trimestre. La confiance des entreprises s'est affaiblie à l'échelle mondiale, probablement en raison de la guerre commerciale, de l'aversion croissante pour le risque (notamment à l'égard des économies émergentes) et de l'incertitude géopolitique générale. Le risque d'escalade du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine au cours des prochains mois étant élevé, la contagion menace les perspectives de croissance des autres économies.
- Les économies d'Europe centrale restent florissantes, comme en témoignent les taux de croissance robustes du début de 2018. Une forte dynamique de croissance engendre un faible taux de chômage, qui continue de baisser, et une pénurie de main-d'œuvre, en particulier en République tchèque et en Slovaquie. Cette situation exerce une pression haussière sur l'inflation, ce qui a conduit la Banque nationale de la République tchèque à relever son taux directeur plus tôt que prévu. Nous prévoyons en République tchèque une nouvelle hausse des taux cette année et deux autres en 2019.
- La pression inflationniste s'intensifie dans le monde entier, principalement en raison de la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation. La dynamique sous-jacente de l'inflation de base varie toutefois encore d'un pays à l'autre. Aux États-Unis, l'inflation sous-jacente, soutenue par la hausse des salaires et une solide inflation dans le secteur des services, suit une tendance manifestement haussière, alors que dans la zone euro, l'inflation de base n'affiche toujours pas une tendance à la hausse soutenue, ce qui suggère que la BCE va rester prudente. Un premier relèvement des taux, conformément à la guidance prospective de la BCE, est attendu au plus tôt après l'été 2019.
- L'action conjointe d'une banque centrale prudente, de données économiques décevantes, d'une inflation de base résolument stable, d'une fuite des capitaux vers la qualité, d'une pénurie d'obligations d'État allemandes et d'un excédent de liquidités ralentit la normalisation du taux à long terme sur les marchés obligataires de la zone euro. En conséquence, nous avons abaissé nos prévisions concernant le taux des obligations d'État allemandes à 10 ans, du moins à court terme. Nous prévoyons maintenant un taux de 0,70% pour la fin 2018 et de 1,50% d'ici la fin de l'année prochaine.
- La confection d'un nouveau budget constituera un défi majeur pour le gouvernement italien cet automne. Si les partis italiens au gouvernement souhaitent tenir leurs promesses électorales, le déficit budgétaire risque de dépasser les seuils convenus avec la Commission européenne. Un conflit au sein du gouvernement et avec l'UE est probable. Cela pourrait susciter l'inquiétude persistante des marchés financiers au cours des prochains mois et la volatilité pourrait s'en trouver renforcée. C'est pourquoi nous relevons nos projections concernant le différentiel de taux d'intérêt entre les obligations d'État à 10 ans italiennes et allemandes, surtout jusqu'au premier semestre 2019.
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