Quels sont les moteurs de la reprise de la consommation au niveau régional ?

L'augmentation significative des salaires réels alimente la demande intérieure dans toute la région des PECO, la Pologne étant en tête (croissance de la consommation de 4,5 % en glissement annuel, voir figure CEE1). Les ménages des PECO ont profité d'une forte baisse de l'inflation, qui est passée de niveaux à deux chiffres il y a un an à près de 2,5 % en Pologne et en République tchèque et à 4 % en Hongrie. Dans le même temps, la croissance des salaires nominaux s'est maintenue à des niveaux élevés et, par conséquent, la croissance des salaires réels a augmenté de plus de 9 % en Pologne et de près de 5 % en République tchèque au 1er trimestre 2024. Les chiffres hongrois pour le premier trimestre n'ont pas encore été publiés, mais la croissance des salaires réels ne devrait pas diminuer de manière significative par rapport aux derniers 8,3 %. v

À l'avenir, la croissance des salaires réels devrait probablement continuer à soutenir la consommation au cours des prochains trimestres. Simultanément, en République tchèque, la baisse des taux d'intérêt peut réduire le taux d'épargne excessivement élevé (environ 19 % par rapport à une moyenne à long terme de 12 %) et stimuler davantage la consommation. Ce ne sera pas le cas en Pologne, où les taux d'intérêt restent stables et où le taux d'épargne est relativement bas (valeurs à un chiffre).

Néanmoins, à long terme, la croissance de la productivité réelle est le principal moteur de la croissance des salaires réels et de la consommation (voir figure CEE 2). À cet égard, la République tchèque a été récemment à la traîne. La productivité se situe toujours à des niveaux proches de la moyenne de 2019, alors que la productivité polonaise et hongroise a nettement progressé. En revanche, la situation tchèque semble bien meilleure si l'on se concentre uniquement sur la productivité dans l'industrie manufacturière orientée vers l'exportation. Le principal facteur ayant contribué à la détérioration de la productivité globale en République tchèque semble être le secteur des services orientés vers le marché intérieur, qui a été plus durement touché par la réduction des dépenses réelles et l'augmentation de l'épargne excessive. Compte tenu de cela, la normalisation du taux d'épargne pourrait contribuer au rebond de la productivité tchèque au cours des prochains trimestres et à un certain rattrapage par rapport aux pays de la région.