Perspectives des marchés
Actualisation du 8 août 2024
Déclaration relative aux risques
Nos activités étant principalement axées sur la banque, l’assurance et la gestion d’actifs, nous nous exposons à certains risques typiques pour ces domaines financiers tels que, mais sans s’y limiter, le risque de défaut de crédit, le risque de contrepartie, le risque de concentration, les fluctuations des taux d’intérêt, le risque de change, le risque de marché, le risque de liquidité et de financement, le risque d’assurance, l’évolution de la réglementation, le risque opérationnel, les litiges avec les clients, la concurrence d’autres acteurs et de nouveaux opérateurs ainsi que les risques économiques en général. Surveillés de près et gérés par KBC dans un cadre strict, ces risques peuvent toutefois avoir une incidence négative sur la valeur des actifs ou occasionner des charges supplémentaires excédant les prévisions.
À l’heure actuelle, plusieurs grands défis attendent le secteur financier. Ceux-ci découlent principalement de l'impact essentiellement indirect mais persistant de la guerre en Ukraine, y compris les effets différés de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières et des pénuries d'approvisionnement qu'elle a déclenchées. Cette situation a entraîné une poussée de l'inflation, avec à la clé des tensions à la hausse sur les taux d'intérêt, une dégradation des perspectives de croissance (voire des craintes de récession) et quelques inquiétudes quant à la solvabilité des contreparties dans les secteurs économiques les plus exposés. Les risques géopolitiques restent considérables, comme en témoigne l’intensification des conflits à Gaza/Israël et au Moyen-Orient. Un nombre important d'élections en 2024 dans le monde entier, y compris aux États-Unis, ajoute à l'incertitude géopolitique. Ces risques affectent les économies mondiales, mais plus particulièrement européennes, parmi lesquelles les marchés domestiques de KBC. Le risque réglementaire et de compliance (exigences de capital, lutte contre le blanchiment de capitaux, RGPD et ESG/durabilité notamment) reste par ailleurs un thème dominant pour le secteur, tout comme le renforcement de la protection du consommateur. La numérisation (tirée par la technologie, y compris l’IA) présente certes des opportunités, mais menace également le modèle d'entreprise des établissements financiers traditionnels. Les risques liés au climat et à l’environnement revêtent par ailleurs une importance croissante. Les cyberrisques sont devenus l’une des principales menaces ces dernières années, pas uniquement pour le secteur financier, mais pour l’ensemble de l’économie. La guerre en Ukraine a entraîné une augmentation des attaques dans le monde entier. Enfin, les gouvernements de toute l'Europe prennent des mesures de relance supplémentaires pour soutenir leurs budgets (par le biais d'une augmentation des contributions fiscales du secteur financier), mais aussi leurs citoyens et les entreprises (en plafonnant, par exemple, les taux d'intérêt des crédits ou en plaidant pour des taux d'intérêt plus élevés sur les comptes d'épargne).
Les données relatives à la gestion des risques sont reproduites dans nos rapports annuels, les rapports trimestriels et les Risk Reports, tous disponibles sur le site www.kbc.com.
Notre opinion sur la croissance économique
Après avoir affiché 0,4% au premier trimestre 2024 (données non annualisées), la croissance américaine s’est accélérée au deuxième trimestre pour s'établir à 0,7%, principalement tirée par la reconstitution des stocks et la consommation privée. La croissance trimestrielle devrait à nouveau se modérer pour atteindre environ 0,3% au troisième trimestre 2024, car il est peu probable que la forte accumulation des stocks observée au deuxième trimestre se reproduise.
La croissance de la zone euro au cours du deuxième trimestre a été conforme à celle du premier trimestre (0,3%). Le secteur manufacturier a fait preuve d'une faiblesse persistante, tandis que des signes de reprise sont apparus dans celui des services, ce qui a vraisemblablement soutenu la croissance au deuxième trimestre. À partir du second semestre 2024, la croissance devrait se maintenir autour de son rythme actuel, tirée principalement par une consommation intérieure stimulée par un redressement des salaires réels.
En Belgique, la croissance en glissement trimestriel s'est élevée à 0,2% au deuxième trimestre, légèrement en deçà de son niveau du premier trimestre. La demande intérieure relativement ferme a probablement encore compensé la contribution négative des exportations nettes à la croissance. Pour le reste de l'année 2024, nous tablons sur une croissance globalement conforme à celle de la zone euro.
Dans le même temps, la reprise de l'économie tchèque s'est accélérée au deuxième trimestre 2024 pour atteindre 0,3%, malgré la faiblesse de la demande étrangère, après 0,2% au premier trimestre. Au deuxième trimestre, la croissance a surtout été soutenue par la consommation privée, en raison de la hausse des salaires réels. La faiblesse de la demande extérieure a pesé beaucoup plus lourdement sur la croissance du deuxième trimestre en Hongrie, qui a surpris fortement à la baisse (-0,2%). Compte tenu de nos dernières estimations, la croissance observée au deuxième trimestre sur nos autres marchés domestiques d'Europe centrale indique une reprise en cours (0,7% pour la Bulgarie et la Slovaquie).
Les principaux risques qui pèsent sur nos perspectives à court terme pour la croissance européenne comprennent la faiblesse globale du secteur manufacturier et les retombées néfastes sur l’Europe d’un marché du travail américain potentiellement plus faible que prévu. En outre, les tensions géopolitiques actuelles présentent des risques se traduisant par une montée du protectionnisme, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et une hausse des prix de l'énergie et des matières premières. De plus, les implications économiques mondiales de l'issue de l'élection présidentielle américaine de novembre 2024, ainsi que les discussions sur le budget des gouvernements de l'UE pour 2025 dans le contexte de la réactivation des règles du Pacte de stabilité et de croissance de l'UE, pourraient avoir un impact sur la croissance et les primes de risque pays à court terme des économies européennes.
Notre opinion sur les taux d'intérêt et les taux de change
Dans la zone euro, la désinflation a marqué une pause au deuxième trimestre, mais il est probable qu’elle se poursuive. Parallèlement, les dernières données en la matière aux États-Unis ont indiqué une reprise du processus de désinflation après un certain nombre de remontées de l'inflation. Dans ces conditions, la BCE a entamé son cycle de réduction des taux en juin 2024 en abaissant son taux de dépôt de 25 points de base et elle devrait le réduire à nouveau de 25 points de base en septembre. La Fed devrait elle aussi amorcer son cycle de baisse des taux en septembre. En arrière-plan, la rationalisation des bilans de la Fed et de la BCE (un processus appelé ‘resserrement quantitatif’) se poursuit. En outre, la BCE cessera de réinvestir les actifs arrivant à échéance dans son portefeuille PEPP à compter de 2025, après une période de transition au second semestre 2024.
Au deuxième trimestre, les rendements des obligations américaines et allemandes de référence ont fluctué. Cette volatilité a été provoquée par l'évolution des attentes du marché concernant les politiques de taux de la Fed et de la BCE et par une modification de la perception des facteurs de risque (politiques) mondiaux et européens spécifiques. Début août, les craintes du marché à l’égard de la croissance américaine en particulier ont provoqué la chute marquée des rendements américains, et dans une moindre mesure, allemands.
Le dollar américain s’est révélé instable au deuxième trimestre. Les deux principaux moteurs ont été les attentes du marché quant aux politiques monétaires menées par la Fed et la BCE, ainsi que le climat de risque qui a provoqué une fuite vers les actifs sûrs (en dollars), ce qui s'est traduit par un raffermissement du dollar au moment des élections européennes et des élections législatives françaises qui les ont suivies. Lorsqu'il est apparu clairement que les scénarios de risque extrême avaient été évités dans le cadre de ces deux élections, le climat de risque s'est à nouveau quelque peu normalisé, entraînant un affaiblissement du dollar américain. Nous nous attendons à ce que le dollar américain s'apprécie, principalement du fait de la détérioration du climat de risque à l'approche des élections américaines de novembre. Toutefois, compte tenu des fondamentaux à long terme, le dollar américain devrait à nouveau se déprécier progressivement à compter du quatrième trimestre 2024.
Début mai, la Banque nationale tchèque (CNB) a poursuivi son cycle de réduction des taux en procédant à une nouvelle baisse de 50 points de base, suivie d'un autre geste de 50 points de base à la fin du mois de juin et d'une réduction plus modeste de 25 points de base début août. D’autres baisses des taux sont à prévoir. Depuis le début du deuxième trimestre, la couronne tchèque est restée globalement stable. Deux périodes distinctes ont toutefois été observées. Jusqu'à la mi-juin, la couronne s'est nettement appréciée, principalement en raison de l'approche plus prudente de la CNB en matière d'assouplissement monétaire et de la faiblesse du dollar américain à ce moment-là. À compter de la mi-juin, lorsque le climat de risque s'est brusquement détérioré et que le dollar américain s'est apprécié, la couronne a recommencé à se déprécier. Toutefois, compte tenu de l'importance des différentiels de taux d'intérêt et dans le cadre d'une convergence plus structurelle de l'économie tchèque, la couronne devrait à nouveau s'apprécier modérément au cours des prochains trimestres.
Au deuxième trimestre 2024, la Banque nationale de Hongrie (NBH) a encore réduit son taux directeur à trois reprises, avec deux baisses de 50 points de base et une de 25 points de base. En juillet, une nouvelle réduction de 25 points de base a été opérée. D’autres baisses progressives des taux sont à prévoir. Le taux de change du forint hongrois par rapport à l'euro s’est montré volatil depuis le début du deuxième trimestre. Les principaux facteurs d'influence ont été le climat de risque (mondial) et le rythme des baisses des taux opérées par la Banque nationale de Hongrie. Compte tenu du différentiel d'inflation structurel avec la zone euro, le forint devrait continuer à se déprécier courant 2024 et au-delà.
Vous trouverez des informations détaillées dans la section KBC Economics
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