Economisch herstel met een dubbel gezicht

Opinion économique

Le virus Covid-19 a causé d’importants dommages économiques. Pour les économies occidentales, les baisses les plus importantes seront visibles dans les chiffres de croissance du deuxième trimestre, qui seront disponibles à partir de juillet. Néanmoins, l’économie mondiale se redresse déjà, grâce à la suppression progressive des mesures de confinement et au redémarrage progressif, mais plus rapide que prévu, de l’économie. Les économistes sont remarquablement unanimes dans leurs perspectives économiques pessimistes. Néanmoins, nous constatons que les marchés financiers dessinent une carte plus optimiste. Y a-t-il là une contradiction ? Cela dépend de la perspective temporelle. À court terme, nous voyons en effet beaucoup d’éléments positifs, tels que le redémarrage de l’économie et la relance politique. Mais les risques entourant le virus Covid-19 restent élevés, et l’incertitude actuelle fait d’une reprise lente et prolongée le point de départ le plus réaliste.

 

Des sons positifs dans un contexte de crise en 2020

Les institutions internationales ont encore dégradé leurs perspectives économiques au cours des deux dernières semaines. Le FMI prévoit désormais une baisse de la croissance économique mondiale de 4,9 % en 2020. Non seulement l’impact de la crise du coronavirus sera plus fort que prévu, mais la reprise économique mondiale sera également plus lente. Auparavant, l’OCDE avait également revu ses perspectives à la baisse. Le groupe de réflexion basé à Paris travaille désormais avec deux scénarios économiques, dont un scénario qui suppose deux chocs économiques consécutifs, le second étant causé par une nouvelle épidémie du virus. KBC Economics travaille avec de tels scénarios depuis mars 2020, en soulignant toujours qu’une nouvelle épidémie du virus pourrait considérablement augmenter les dommages économiques de la crise du coronavirus et rendre la reprise encore plus lente. Depuis lors, nous avons néanmoins pu observer un certain nombre de développements positifs. La reprise économique plus rapide que prévu atténue l’impact négatif sur la croissance au deuxième trimestre. En outre, la plupart des gouvernements semblent désormais disposés à mettre en œuvre d’importantes mesures de relance budgétaire, aidés en cela par le plan « Next Generation EU » de la Commission européenne.

Des bruits optimistes, mais nous devons rester prudents

Alors que l’économie redémarre, l’offre se remet en marche, mais elle ne tourne toujours pas à sa vitesse de croisière. La distanciation sociale et d’autres précautions continuent de perturber le processus de production des biens et des services. Un fonctionnement à 90 % semble être l’option la plus envisageable dans de nombreux secteurs, tandis qu’un nombre limité de secteurs doivent encore freiner ou n’ont même pas encore démarré (par exemple, les grands événements). Le côté demande de l’économie reste également sous pression. On observe une nette reprise de la demande des consommateurs et des entreprises, mais pas du tout une reprise complète. La prudence reste de mise, comme on le voit, par exemple, dans l’augmentation du comportement d’épargne. Les indicateurs de sentiment se redressent progressivement mais restent encore négatifs, ce qui confirme l’attitude prudente des entreprises et des consommateurs.

Mauvaises nouvelles en cours de route

La relance budgétaire soutiendra sans aucun doute à la fois l’offre et la demande. Toutefois, on peut se demander si les mesures visant à stimuler la demande sont toujours aussi utiles. En période d’incertitude, la demande reste généralement sous pression. En outre, non seulement la demande intérieure est sous pression, mais la demande à l’exportation a également chuté de manière drastique. Et dans le monde futur de protectionnisme et de nationalisme économique croissants, la question est de savoir si les exportations vont bientôt se redresser complètement. Les nuages doivent disparaître avant que le moteur économique puisse à nouveau tourner à plein régime. Cette reprise incomplète à court terme a un coût élevé. Nous nous attendons à ce que le chômage augmente considérablement. Une fois de plus, vous pouvez interpréter les tendances internationales récentes de manière positive et négative. Du côté positif, le chômage américain semble se stabiliser, mais autour de 14 %, ce qui est sans précédent dans la période de l’après-guerre. Du côté positif, le chômage européen reste faible, mais nous devons immédiatement nuancer en disant que c’est parce que tous les pays européens ont mis en place une sorte de système de chômage temporaire. Cela conduit à une situation exceptionnelle aujourd’hui, avec un taux de chômage beaucoup plus élevé aux États-Unis qu’en Europe (voir graphique). Bien sûr, ce n’est que le calme avant la tempête en Europe. Le chômage effectif européen va augmenter dans les prochains mois en raison de la baisse de la production économique et de l’incertitude. Les pertes d’emplois se feront davantage sentir au niveau de la consommation des ménages et des investissements.

 

Outre la hausse du chômage, les nouvelles économiques seront plus négatives. De nombreuses entreprises ont été gravement touchées par le ralentissement économique temporaire. Les plus faibles d’entre elles, en particulier les entreprises dont les liquidités sont limitées et la solvabilité faible, ne survivront pas à la crise du coronavirus à long terme. Pour l’instant, elles sont sous le coup de garanties gouvernementales, de moratoires sur la dette et de concessions. Mais ces systèmes vont s’effacer et finir par disparaître. En regardant les choses en rose, on peut dire que les dommages économiques structurels ne sont pas si graves pour le moment. D’un point de vue plus réaliste, nous savons que le véritable choc est encore à venir. On peut à juste titre craindre que l’effondrement de quelques entreprises ne provoque une réaction en chaîne. Une cascade de problèmes entraînera une vague de faillites, qui affectera également des entreprises relativement saines. Des dommages collatéraux, en quelque sorte. Les pertes de crédit des institutions financières vont augmenter. Et la question est de savoir si les entreprises osent et veulent encore investir dans un tel environnement. Les enquêtes montrent déjà que les investissements des entreprises vont faire un plongeon. Et cela fera pression sur la croissance de la rentabilité et de la productivité.

L’optimisme des marchés financiers semble donc fortement fondé sur l’espoir d’une reprise et sur les perspectives relativement roses à court terme. Fondamentalement, ce point de vue est correct, car après l’énorme ralentissement de l’économie, il y aura de toute façon une nette reprise qui est déjà en cours aujourd’hui. Mais les risques semblent aujourd’hui trop élevés pour justifier un optimisme débridé. Au contraire, une position d’optimisme prudent semble plus conforme aux indicateurs et aux attentes économiques. L’espoir apporte la vie, mais l’espoir est une piètre base pour les décisions stratégiques.

 

 

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