1923221453
1923221453
c warning
Une erreur s'est produite. La page est temporairement indisponible.

La confiance est difficile à obtenir, mais tellement facile à perdre

Les marchés

Une fois, c'est un incident. Deux fois, c'est un hasard. Trois fois, c'est un mode de fonctionnement. Pour la troisième fois en à peine deux semaines, le président Trump fait, consciemment ou non, machine arrière. Sans aucun doute, une mise en œuvre de la tactique consistant à "provoquer l'escalade avant de passer à une désescalade" décrite dans The Art Of The Deal.  Mais, dans la pratique, ce nouveau pas en arrière a été forcé par les marchés financiers.

Ici aussi, jamais deux sans trois. L’administration a reconnu la correction boursière comme un mal nécessaire. Reculer pour mieux sauter. Le rêve de Trump - un accord conclu à Mar-a-Lago - est d'affaiblir le dollar sans que celui-ci ne perde son statut de monnaie de réserve. Pour aider, à terme, à redresser la balance commerciale. Le troisième domino dans la vague de ventes "Sell America" est crucial : les obligations d'État américaines. L'antithèse, la hausse des taux d'intérêt américains (longs), est ce que redoute le plus le ministre des Finances Scott Bessent. Celui-ci mettra tout en œuvre pour maintenir l’extrémité longue de la courbe des taux US en dessous de 5 % afin de ne pas remettre en cause la Trumponomics. Une croissance de 3 %, un déficit public de 3 % et une augmentation de la production énergétique américaine de 3 millions de barils par jour : voilà en quoi consiste la stratégie 3-3-3 de Bessent. Celle-ci devrait permettre d'assurer la stabilité économique à terme. La hausse des taux américains (associée au recul des bourses et à la chutedu dollar),  comme signe de méfiance vis-à-vis de la politique américaine met en péril cette vision d’avenir idéale.

À chaque fois que cela risque de devenir trop douloureux, Trump lâche un peu de lest. Une première fois avec la pause quasi immédiate (de 90 jours) dans la mise en place des droits de douane réciproques. La deuxième fois, en jouant subitement la carte de l'apaisement vis-à-vis du président de la Fed, Jerome Powell. La banque centrale américaine préfère mettre la priorité sur la stabilité des taux pour compenser les risques d’inflation, plutôt que de suivre Trump dans sa volonté d'abaisser les taux pour soutenir la croissance. Le dernier changement d’humeur en date concerne la guerre commerciale contre l’ennemi numéro 1 : la Chine. Les barrières tarifaires sont actuellement tellement élevées des deux côtés qu’elles équivalent implicitement à un embargo commercial. Les États-Unis se disent prêts à réduire considérablement leurs  tarifs (en moyenne 50 %-65 % au lieu de 145 % actuellement) et à les échelonner (en fonction de l’importance stratégique) pour pouvoir continuer à commercer. Mais évidemment pas sans contrepartie. Les droits de douane chinois (actuellement 125 %) devront aussi être réduits. Un petit pas en avant dans la procession commerciale d’Echternach.

Pour les marchés, le fait que les États-Unis cèdent à chaque fois sur leurs positions les plus extrêmes est moyennement rassurant. Ces deux derniers jours, le S&P 500 a gagné un peu plus de 4 %. L’indice a testé le niveau de résistance de 5 500. Une rupture au-dessus de ce seuil aiderait à améliorer la situation technique à court terme. Pour l’instant, le marché doute encore de la date de péremption des bonnes intentions de Trump. La courbe des taux US est devenue plus plate. La partie courte a grimpé d’un peu plus de 5 points de base maintenant que Powell peut faire son travail sans ingérence politique. L’extrémité (très) longue de la courbe a baissé de 10 points de base face au ton plus modéré adopté par Trump vis-à-vis de la Fed et de la Chine. Le cours EUR/USD est passé de 1,15+ à moins de 1,14. Si le marché suit aujourd'hui la fonction de réaction de Trump & co, il est encore trop tôt pour miser sur un retour durable des actifs américains. La confiance est difficile à obtenir, mais tellement facile à perdre.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

 

S&P 500 : une reprise au-dessus de 5 500 sera nécessaire pour arriver à une situation technique plus neutre.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

La Banque d’Angleterre ne se laisse pas déstabiliser

La Banque d’Angleterre ne se laisse pas déstabiliser

Une dernière pour la CNB et une première pour la NBP

Une dernière pour la CNB et une première pour la NBP

L’importance des anticipations inflationnistes (faibles)

L’importance des anticipations inflationnistes (faibles)

Pas un arrêt, mais un report pour la BoJ

Pas un arrêt, mais un report pour la BoJ