Perspectives Économiques Mai 2018
À la une
- L'économie mondiale tient la forme. Il est vrai que la confiance s'est encore effritée dans certains pays et ne s'est que légèrement redressée dans d'autres, mais elle se maintient à des niveaux très élevés. Ce fléchissement s'explique en partie par le retour des indicateurs à leur moyenne à long terme, après leurs niveaux historiquement élevés en début d'année, mais l'incertitude persistante sur le front commercial affecte également la confiance des entreprises, en particulier dans les secteurs du commerce et de l'industrie manufacturière. Dans l'ensemble, le climat économique reste sain, même s'il semble moins radieux qu'au début de 2018.
- Les chiffres économiques de l'économie de la zone euro ont été décevants ces dernières semaines. La confiance des entreprises, telle que mesurée par les PMI, a continué de se détériorer et la croissance du PIB réel au premier trimestre a été inférieure à celle des trimestres précédents. La contribution plus faible des exportations nettes à la croissance est la raison première du ralentissement. Elle est le résultat de l'appréciation de l'euro au premier trimestre. Toutefois, la confiance élevée des consommateurs et l'évolution favorable du marché du travail continuent de soutenir la consommation des ménages. Dans l'ensemble, nous pensons donc encore que l'économie de la zone euro restera en phase d'expansion au cours des deux prochaines années, avec une croissance supérieure à son potentiel à long terme. Néanmoins, le récent affaiblissement des chiffres nous a amenés à réviser légèrement à la baisse nos prévisions de croissance pour cette année et l'année prochaine.
- L'évolution politique en Italie testera les faibles différentiels de taux d'intérêt dans la zone euro. Elle pourrait relancer le débat sur l'avenir de la zone euro.
- Alors qu'aux États-Unis, l'inflation s'est quelque peu accélérée ces derniers mois, les chiffres de l'inflation globale et de l'inflation de base sont décevants dans la zone euro. Les effets saisonniers liés aux vacances de Pâques ont joué un rôle important, suggérant que le recul de l'inflation ne sera que temporaire. Néanmoins, la faiblesse des indicateurs économiques de la zone euro a conduit le président de la BCE, Mario Draghi, à formuler son message avec un peu plus de prudence à l'issue de la réunion du comité de politique monétaire d'avril. L'amorce d'une politique plus stricte de la BCE n'est donc pas encore en vue. Nous maintenons notre scénario de base selon lequel la BCE poursuivra son programme d'achat d'actifs financiers au moins jusqu'en septembre 2018, avant une période de réduction progressive (tapering).
- Encadré : Cycle conjoncturel dans la zone euro : quo vadis ?